Montréal, le 22 novembre 2019 – La pénurie de propane en Ontario et au Québec qui a été rapporté par plusieurs médias serait fabriquée de toutes pièces par le Canadien National (CN). 

Malgré la grève des membres de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), plus de 1800 ingénieurs de locomotives et plus de 600 superviseurs traversent les piquets de grève chaque jour pour opérer des trains. Le fait que ces trains ne transportent pas de propane relève d’une décision d’affaires du CN. 

« Le CN est loin d’opérer à pleine capacité, mais nous croyons qu’il y a assez de trains qui circulent pour permettre à l’entreprise de fournir du propane à l’Ontario et au Québec, a expliqué le président de la CFTC, Lyndon Isaak. On doit se demander si le CN refuse de transporter du propane afin de créer une crise et forcer une loi spéciale de retour au travail. »  

Le ministre des Transports, Marc Garneau, a également confirmé en point de presse hier que certains trains du CN continuent de circuler. 

Les ingénieurs de locomotives au CN sont représentés par le syndicat des Teamsters dans le cadre d’une convention collective qui prend fin le 31 décembre 2022. Les superviseurs au CN sont non-syndiqués. 

La grève entre dans son quatrième jour

Plus de 3 000 chefs et agents de trains et agents de triage ont débrayé le mardi 19 novembre dernier. Les négociations avec l’entreprise se poursuivent aujourd’hui et le syndicat continue de travailler étroitement avec les médiateurs fédéraux. 

« On se bat pour un milieu de travail plus sécuritaire, parce qu’on a perdu neuf de nos membres dans divers accidents ferroviaires depuis les 24 derniers mois, dont trois parmi le groupe qui est présentement en grève au CN, » a dit Isaak. 

Il n’y a pas eu de progrès substantiel à la table de négociations depuis le déclenchement de la grève. Rappelons que la santé et la sécurité des travailleurs sont au cœur du litige.

Le CN exige des conducteurs de trains qu’ils conduisent seuls les trains à partir de l’extérieur de la locomotive, en s’agrippant au train en mouvement d’une main et en manœuvrant la locomotive à l’aide d’une télécommande dans l’autre main. On s’attend à ce que les cheminots s’exécutent ainsi en tout temps, y compris sous la pluie et par temps glacial, sur des distances pouvant parfois atteindre environ 27 km. L’entreprise a fait la sourde oreille aux demandes répétées du syndicat de mettre fin à cette pratique dangereuse.

La fatigue est un autre enjeu majeur. L’entreprise tente actuellement de faire en sorte que ce soit encore plus difficile pour les travailleurs de prendre des congés. 

Enfin, les parties sont à couteaux tirés sur la question du plafond à vie sur les frais médicaux dans le cadre du programme d’assurances collectives offert par l’entreprise. La proposition du CN équivaudrait à refuser à plusieurs travailleurs l’accès aux médicaments dont ils ont besoin. 

Le syndicat des Teamsters tient à rappeler que les salaires ne sont pas un enjeu à la table de négociations.

Les Teamsters représentent près de 125 000 membres au Canada dans tous les secteurs, dont plus de 16 000 dans l’industrie ferroviaire. La Fraternité internationale des Teamsters, à laquelle Teamsters Canada est affiliée, compte 1,4 million de membres en Amérique du Nord.

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